Discours d'Yves Voisin, président de la FNDIRP 72, au pont Cöeffort lors de la cérémonie d'hommage aux résistants Auguste Delaune et Jean Fresnel
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, Mesdames et Messieurs les présidents d'associations, Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux.
Sur cette affaire d'assassinat de Résistants permettez-moi de Revenir sur le contexte de cette période de 1941.
Les sections spéciales persécutent des militants communistes d'autant qu'après le jeudi 21 août 1941 et le coup de feu de Fabien à Barbès, les autorités allemandes et le régime de Vichy prennent des mesures de répression immédiates.
C'est le début de la politique des otages. Dès le 23 août 1941 un nouveau tribunal est créé par Vichy afin de rejuger des personnes condamnées pour délits mineurs. Le lendemain, trois détenus, emprisonnés pour diffusion de tracts communistes, sont rejugés pour terrorisme et guillotinés dans la cour de la prison de la Santé…
Le 21 octobre 1941, 27 détenus sont fusillés dans la carrière de Châteaubriant où nous serons demain.
Les FTPF sont créés en 1942 et deviennent les bras armés du parti communiste français.
Vous comprendrez après ces précisions, dans quel contexte dangereux ont combattu les responsables FTP sur notre territoire national. C'est le cas de cette affaire du pont Coëffort, à cet endroit même.
Nous avons ici souvent rappelé le piège tendu à Fresnel « Gaston» âgé de 32 ans en 1943, responsable politique pour la Sarthe et Auguste Delaune dit « Boniface Paul » inspecteur FTP pour la région Bretagne Anjou.
À la suite de négligences parmi des Résistants, la police spéciale d'Angers procède à des arrestations à Nantes. L'ossature du Parti communiste pour les départements de Loire Atlantique, des Côtes du Nord et de la Sarthe est dévoilée. La police spéciale d'Angers chargée de traquer les membres du parti communiste peut se mettre au travail…
Un nommé Rejasse qui sait comment entrer en contact avec Fresnel organise un rendez-vous avec Auguste Delaune pour le 27 juillet 1943. Ce personnage rend compte de sa mission au commissaire qui sait alors quand, comment et où Auguste Delaune arrivera au Mans. Le guet-apens peut donc être organisé.
La suite vous la connaissez, Au moment prévu, le commissaire Guichandut accompagné de 3 inspecteurs attendent Fresnel et Delaune au pont Coëffort. L'un d'entre eux ordonne, à la vue des deux hommes : « haut les mains »
Delaune est blessé après avoir tenté de fuir. Il en aurait été de même pour Fresnel mais il a été abattu sur place. Delaune est transféré à l'hôpital du Mans, section allemande. Il a été remis aux Allemands immédiatement par les policiers français.
Manon Muller et Bernard Devilliers tenteront de le libérer sans succès. Auguste Delaune est déclaré mort le 12 septembre 1943 sous le nom de Boniface.
Où en sommes-nous de la Résistance Française en 1943 ? Un évènement s'est déroulé le 27 mai 1943 sous l'impulsion de Jean Moulin… qui sera arrêté un mois plus tard.
Pour la 1re fois le Conseil National de la Résistance se réunit (le CNR).
Véritable direction de la Résistance intérieure qui regroupe toutes les forces politiques et syndicales engagées dans la lutte contre l'occupant.
Le 15 mars 1944 au cours de la 2e réunion du CNR est adopté un programme en deux parties.
Premièrement : libérer la France au plus vite en accompagnant les débarquements tant attendus.
Deuxièmement : les mesures à appliquer dès la libération du territoire, mesures politiques, économiques et sociales. C'était le programme du CNR. La liberté de la presse,
- Le suffrage universel,
- Le retour à la nation des grands moyens de production. Énergie en particulier,
- Le droit au travail,
- Le plan complet de Sécurité sociale,- Une retraite permettant de finir dignement ses jours, etc.
1944-2024 - Nous arrivons au 80e anniversaire de la libération de la France et il se trouve que cette année le Concours National de la Résistance et de la Déportation à l'intention des collégiens et des lycéens de toute la France a pour thème 2024-2025 "Libérer et refonder la France 1943-1945". Ce thème s'inscrit dans le cadre de la commémoration du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire.
Vous avez des enfants ou petits-enfants dans les collèges et lycées du département, parlez-en aux enseignants ! (A Arnage par exemple...) pour que la jeunesse s'empare des valeurs de la Résistance, liberté égalité fraternité.
Merci de votre écoute et de votre patience. Merci à nos porte-drapeaux
La ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, en accord avec la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a communiqué le thème de l'année prochaine du Concours national de la Résistance et de la Déportation.
